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Tables de Coopération
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9 juillet 2004

Compte-rendu de Colette-Rébecca ESTIN de la réunion du 9 juillet 2004

ATELIERS COOPÉRATIFS (titre provisoire)

Ceci est une synthèse (avec quelques prolongements personnels) de la réunion du 9 juilllet 2004 entre François-Noël Tissot, Philippe Castang et Colette-Rebecca Estin (Laurence étant excusée). Compte tenu de cette réunion, il nous a en effet paru intéressant de rédiger chacun notre synthèse.

Le but était d’approfondir la proposition qui avait été faite à Coopéractions  par Colette de créer des « consultations coopératives ». Au fil de notre discussion, nous avons remis en question le projet de « consultation » et nous sommes passés à la définition d’une activité qui semble s’apparenter davantage à l’atelier. Le glissement entre les deux notions (qui a donné lieu à des échanges très éclairants et stimulants) s’est fait lorsque François-Noël a montré l’intérêt de revenir à la source de cette proposition – alors que nous avions l’impression de tourner un peu en rond en nous concentrant sur les modalités. Nous avons pu à partir de ce moment-là envisager le processus plutôt que le contenu, et cela nous a donné le sentiment d’envisager une dynamique plus proprement coopérative.

Retour à la source

Dans l’esprit de Colette, les « consultations  coopératives » avaient pour intérêt de :

1.       offrir un lieu de parole sur des difficultés que l’on a pu rencontrer touchant la coopération et sur lesquelles on n’a pas  par ailleurs l’opportunité de s’exprimer dans un cadre neutre ;

2.     aborder la coopération de manière concrète, tout en ayant des aperçus  éclairants sur son essence (à travers les difficultés que l’on peut rencontrer dans sa mise en œuvre) ;

3.     élargir l’impact de TP/TS en ouvrant son action sur l’extérieur (axe parallèle à celui des cafés coopé ; voir ci-dessous la différence entre les deux) ;

4.     créer un espace où puissent se réguler des conflits éventuels au sein de TP/TS.

A partir de là, nous avons vu qu’il n’était pas nécessaire de s’enfermer dans une logique de demandeur/donneur de consultation. Il s’agit plutôt d’établir une relation de parité où la personne qui fait part des difficultés qu’elle peut connaître offre au groupe l’opportunité à la fois de pratiquer la coopération et de méditer sur ses fondements.


Les principes de base des ateliers

Ces principes pourraient faire l’objet d’une charte écrite communicable aux personnes qui le désirent (cela n’a pas été discuté entre nous, c’est une proposition qui me vient maintenant).

5.     Les thématiques apportées tournent autour de « quelque chose qui ne va pas » pour la personne qui présente le cas (démotivation, malaise, doutes, confusion, conflit naissant ou déclaré,… ) dans une situation rencontrée et incluant par nature la coopération :

A.    dans le domaine personnel (privé ou citoyen)

B.     dans le champ professionnel

C.     au sein de TP/TS

·        Le rôle du groupe est à définir à la fois en négatif et en positif.

D.    Le groupe n’est là ni pour donner des conseils, ni pour établir la « vérité » des faits, ni pour juger. On sera particulièrement attentif à éviter ou enrayer les projections.

E.     Même si le résultat de la rencontre se révèle très utile à la personne qui a apporté une thématique, le groupe, plutôt que de s’installer dans l’esprit d’une « relation d’aide », est invité à se focaliser sur le bénéfice que l’ensemble des assistants peuvent tirer de l’exemple traité pour progresser dans la coopération.

F.     Le rôle du groupe est essentiellement celui du miroir : on proposera à la personne qui présente son cas des reformulations, des questions qui l’aideront à mieux cerner elle-même en définitive ce qu’il en est de sa thématique.

·        Chacun est responsable de la manière dont il exerce sa compétence d’écoute et/ou du parti qu’il peut tirer des retours qui lui auront été faits.

·        Pas de contrepartie financière :

On est dans une situation de parité et il existe un rapport donnant-donnant entre la personne qui apporte une thématique qu’elle aimerait voir aborder et celles qui lui font des retours : le « demandeur » apporte au groupe la possibilité d’enrichir son expérience et sa connaissance de la coopération. (D’ailleurs, il pourra éventuellement y avoir changement de rôle dans la même séance, si le temps le permet, celui qui avait exposé son cas se retrouvant ensuite dans la fonction de miroir pour quelqu’un d’autre.) Dans cette perspective, le bien-fondé d’une contrepartie financière de la part des « demandeurs » disparaît.

·        Le dispositif de l’atelier inclut la désignation pour chaque session  de plusieurs personnes choisies ce jour-là dans le groupe et chargées de veiller à son bon fonctionnement :

G.     une personne « méta » qui assiste à l’ensemble de la séance sans intervenir, attentive à la manière dont elle est menée  et ne prenant la parole qu’à la fin pour dire en conclusion le résultat de ses observations quant au processus coopératif ;

H.    un(e) gardien(ne) de la charte qui est chargé(e) de veiller à ce que tout se déroule conformément à la norme établie et qui n’intervient, pour recadrer, que s’il y a à son avis dérapage ;

I.      un(e) animateur(-trice), chargé(e) d’insuffler la vie à la séance, balisant le déroulement prévu, veillant à ce que la parole circule bien, étant attentif aux malaises, etc. Normalement, l’animateur n’intervient pas dans la discussion. Au cas où il souhaiterait le faire ponctuellement, il demande à quelqu’un dans l’assistance de prendre en charge pendant ce moment-là sa fonction d’animateur.

J.     un(e) gardien(ne) du temps chargé(e) de veiller au cadre que le groupe se fixe. (Question de Colette : lui non plus n’intervient pas dans le débat, ou s’il souhaite le faire demande à quelqu’un de le décharger momentanément de sa fonction ?)

·        Il est demandé à tous les assistants de s’impliquer pleinement, le groupe n’acceptant pas les personnes venues en curieux ou en touristes.

Déroulement envisagé

·        Faut-il que les gens s’inscrivent à l’avance ? Nous avons dit plutôt non, afin de garder la spontanéité de la rencontre (voir plus bas, la question du lieu et celle du quorum)

·        Le groupe se choisit les personnes remplissant les rôles de mise en œuvre de l’atelier (méta, gardien de la charte, animateur, gardien du temps)

·        Le gardien de la charte rappelle les règles du jeu et les rôles de chacun (à moins que cela ne soit fait avant le choix du § précédent…)

·        Si plusieurs personnes désirent présenter un cas, elles disent brièvement ce dont il s’agit. Le groupe choisit le(s) cas qui sera abordé cette fois-là. (Éventuellement, il écarte d’emblée des cas proposés qui ne paraissent pas être de son ressort.)

·        Le cas est présenté et des renvois sont faits par le groupe (modalités à préciser)

·        A la fin de la séance, chacun a un temps de parole bref  (à fixer ?) pour faire ses commentaires sur la manière dont elle s’est déroulée selon lui.

·        C’est le méta qui prend la parole en dernier, disposant alors d’un temps de parole à définir pour présenter ses observations.

Ce qui reste à affiner

·        Le nombre de participants :

K.     Faut-il un nombre minimum compte  tenu du fait que 3 personnes au moins ne participent pas aux débats – méta, gardien de la charte, animateur (le gardien du temps non plus ?) ?

L.      Y a-t-il un nombre  maximum pour le groupe ? (Nous avons évoqué le rapport entre le nombre et le lieu : cela semblerait impliquer la notion de limite supérieure du nombre. D’un autre côté, il n’est pas impossible non plus de former de manière improvisée un sous-groupe, qui irait, par exemple tenir sa séance dans un café proche…

·        La manière de sélectionner les cas qui seront abordés, et notamment d’en écarter certains, trop lourds, ou ne relevant pas d’un principe de coopération

·        Le déroulement plus précis des séances :

M.   La présentation des cas  doit-elle être formalisée par un protocole ?

N.    La  personne qui présente le cas a-t-elle un temps défini pour le faire (sablier ?)

O.    Y a-t-il un temps maximum accordé à l’ensemble du traitement d’un cas ?

·        Des lieux possibles

·        La périodicité souhaitée

Étapes suivantes concrètes

Nous pensons qu’il faudrait au moins une séance de travail supplémentaire pour affiner les points ci-dessus. Ensuite, on pourrait organiser un « atelier zéro » pour rôder la formule et envisager le lancement du premier atelier pour novembre comme nous l’avions dit.

Intérêt des ateliers coopératifs pour TP/TS

L’intérêt qui était recherché dans la formule « consultation coopérative » demeure ici (voir plus haut, « Retour à la source »).

Pour l’élargissement de l’impact social de TP/TS, reste la distinction à faire avec les cafés coopé. Dans les cafés coopé, c’est l’animateur qui fait une proposition ; celle-ci est tantôt ludique, tantôt réflexive, tantôt créative, tantôt un alliage de tous ces aspects.

Les « ateliers coopératifs » seraient construits sur une autre structure : ce sont les « demandeurs » qui font des propositions de thèmes et les personnes en charge ce jour-là (animateur, méta, etc) ont pour fonction de créer la possibilité que tout le groupe se penche sur ces questions

·        On va s’exercer à pratiquer les différentes fonctions : méta, gardien de la charte, animateur, gardien du temps

·        Avec cela on crée un modèle qui pourra être exportable par chacun dans les cercles, organisations, associations  qu’il fréquente, et qui pourra même éventuellement « faire école ».

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